Enjeux et rivalités en mer de Chine méridionale
Cette étude a été réalisée en collaboration avec Antoine Avet, diplômé de l’Institut Catholique de Paris.
Espace maritime partagé par la Chine, le Vietnam, la Malaisie, les Philippines, Brunei et Singapour, la mer de Chine méridionale est l’objet de rivalités en raison de son importance stratégique. Plus de la moitié du trafic commercial maritime mondial transite chaque année par les détroits de Malacca, Sunda et Lombok. Les ports régionaux comme Shenzhen, Guanzhou, Hong-Kong, Singapour ou Taïwan figurent par ailleurs parmi les plus importants du monde en terme de volume.
Ressources énergétiques
En outre, cette zone maritime renfermerait d’importantes ressources d’hydrocarbure. Les estimations font état de près de 11 milliards de barils de pétrole et plus de 5 000 milliards de mètres cubes de gaz. Cela renforce considérablement les rivalités entre les États qui cherchent à obtenir le contrôle de ces territoires, pouvant à terme porter préjudice au développement de la région.
La mer de Chine méridionale est un espace mal délimité entre les États voisins, qui fait donc l’objet de nombreuses rivalités. Les enjeux sont multiples et consistent à obtenir le contrôle de la plus large zone maritime. Ces différends territoriaux se cristallisent principalement autour des archipels Spratleys et Paracels. La Chine, qui revendique le plus vaste espace, renforce ainsi sa présence dans les zones disputées (incursions militaires, bétonnage des récifs), tout comme ses voisins.
La course aux armements
Les États de l’ASEAN ont donc renforcé leur marine, avec le soutien plus ou moins fort des États-Unis, lesquels sont soucieux d’assurer la liberté de navigation et de contenir les ambitions chinoises. En mai 2016, Washington a ainsi accru sa présence aux Philippines (création de cinq nouvelles bases) et annoncé la levée de son embargo sur la vente d’armes au Vietnam.